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06/11/2023

Planifier sa retraite : les meilleures mesures d’économies fiscales

Nombreux sont les salariés et indépendants à occulter la question de la planification de leur retraite. Néanmoins, il est nécessaire de s’y intéresser, dans l’idéal au moins une décennie avant la fin de son activité, afin de bénéficier des meilleures conditions fiscales et réglementaires.

Le statut d’indépendant ou de salarié influence fortement la façon de constituer sa prévoyance professionnelle. En effet, si ces deux profils cotisent obligatoirement au 1er pilier (AVS), la cotisation au 2e pilier (LPP) reste facultative pour l’indépendant. Chacun peut cependant cotiser de manière volontaire au 3e pilier a, le montant des cotisations déductibles variant en fonction de l’affiliation ou non de l’indépendant au 2e pilier.  

La prévoyance est sans doute le meilleur outil d’allègement de sa charge fiscale, et ce sur plusieurs années. L’affiliation à une institution de prévoyance professionnelle (2e pilier) offre des possibilités de planification de sa retraite et d’optimisation de la fiscalité courante.

Rares sont les personnes sans lacune de prévoyance du 2e pilier. Cette lacune surgit dans diverses situations de la vie, telles que l’augmentation du revenu, le divorce ou la cessation temporaire de l’activité professionnelle (en raison d’un congé parental ou d’une période de chômage par exemple). Pour autant que l’avoir de prévoyance n’ait pas été retiré pour l’acquisition d’un bien immobilier, dont le remboursement est prioritaire et non déductible, il est possible de combler cette lacune par un rachat déductible du revenu.

L’avantage est de pouvoir procéder de manière flexible à des rachats plus importants lors d’années durant lesquelles une rémunération extraordinaire a été reçue (par exemple bonus ou dividende) et moins importants lorsque d’autres charges déductibles du revenu ont été encourues, par exemple des frais d’entretien d’immeubles ou des dépenses immobilières en lien avec des économies d’énergie.

A noter que s’il n’existe pas selon la législation actuelle de lacune de 3e pilier a, cette situation devrait prochainement changer suite à l’adoption par l’Assemblée fédérale d’une motion parlementaire permettant cette possibilité qui sera intégrée dans la loi.

Comment prendre en compte les aspects fiscaux au moment de la retraite ?

Avant la retraite, il est tout d’abord nécessaire de faire le point sur ses besoins financiers en établissant un budget sur 20 ou 30 ans. Sur cette base, et en fonction de ses avoirs de prévoyance accumulés, il s’agit de procéder à un calcul financier et fiscal afin de choisir entre le retrait en capital et / ou la rente.

Les retraits de capitaux du 2e pilier peuvent être échelonnés lors d’une diminution progressive du taux d’activité professionnelle (retraite partielle). Cette possibilité, admise en pratique depuis plusieurs années, est désormais intégrée dans la loi sur la prévoyance professionnelle dans une modification qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Cet échelonnement permet souvent de bénéficier d’un taux d’imposition plus avantageux compte tenu du taux progressif d’imposition en fonction du montant du capital. De plus les prestations en capital étant soumises à une imposition séparée des autres revenus, à un barème allégé, l’économie fiscale réalisée en comparaison avec une prestation sous forme de rente n’est souvent pas négligeable.

En effet, la rente est imposée au barème ordinaire à l’impôt sur le revenu. Dès lors que les déductions fiscales telles que les frais d’acquisition du revenu ou les cotisations au 3e pilier a disparaissent au moment de la cessation de l’activité professionnelle, il n’est pas rare de voir son taux d’imposition augmenter. S’il est certes rassurant pour la plupart de recevoir une rente, il n’est pas certain que cette option soit financièrement la plus opportune et une analyse individuelle devrait toujours être réalisée.

Mélanie Erb-Zimet

Intéressé ? N’hésitez pas à contacter Mélanie Erb-Zimet, experte fiscale diplômée

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